Recherche contre le cancer : un nouveau projet soutenu à l’Université Bourgogne Europe

À partir de janvier 2026, un financement de 790 000 euros sur 4 ans, accordé par l’Institut national du cancer (INCa), viendra soutenir un projet de recherche innovant mené à l’Université Bourgogne Europe. Porté par le groupe OASYS (Oncogenic Addiction and Sensitivity to Immunotherapy Strategies), dirigé par le Pr. Emeric Limagne au sein du CGFL (Centre Georges-François Leclerc) et de l’unité INSERM 1231, ce projet s’attaque à un défi de taille : comprendre et contourner les résistances de certains cancers à la chimio-immunothérapie.

Cette approche thérapeutique, qui combine chimiothérapie et immunothérapie, a permis des avancées notables, notamment dans le cancer du poumon. Mais son efficacité reste limitée dans le cancer bronchique et le constat est pire pour les cancers très agressifs comme celui du pancréas. Ces cancers ont un point commun, elles présentes fréquemment des mutations du gène KRAS (gène qui contrôle la prolifération des cellules tumorales). Longtemps considéré comme une cible « intouchable », KRAS fait aujourd’hui l’objet de nouvelles stratégies grâce au développement d’inhibiteurs spécifiques, déjà utilisés en clinique.

« Les données préliminaires de l’équipe indiquent que le blocage de KRAS intensifie fortement l’infiltration tumorale des lymphocytes « tueurs » lors d’un traitement par chimio-immunothérapie. Étrangement, l’analyse des fonctions anti-tumorales de ces lymphocytes montrent qu’ils semble comme « paralysées », ce qui limite leur capacité à éliminer efficacement les cellules cancéreuses. Le projet vise donc à décrypter les mécanismes de cette résistance et à identifier des leviers thérapeutiques pour améliorer l’efficacité de ces traitements combinés.

En collaboration avec les équipes du Pr. François Ghiringhelli (CGFL, Dijon) et du Pr. Paul Hofman (IRCAN, Nice), les travaux s’appuieront sur des modèles précliniques murins et dérivés de patients de cancer bronchique et du pancréas. À terme, cette recherche pourrait ouvrir de nouvelles perspectives thérapeutiques pour des patients aujourd’hui en impasse thérapeutique.